Saga MINI : la MINI MK1, une icone en devenir
Le 18 août 1959, une voiture révolutionnaire se dévoile au Royaume-Uni. Il s’agit de la MINI Classic conçue par Alec Issigonis pour la British Motor Corporation (aussi connue sous le nom de BMC). Une auto qui répond à la demande pour des véhicules économes et compacts déclenchée par la crise du canal de Suez. Voici l’histoire de la MINI MK1.
Saga MINI est une série d’articles braquant les projecteurs sur les modèles emblématiques de l’épopée MINI. De quoi retrouver toutes les informations sur les générations successives de la citadine britannique tenant aujourd’hui encore une place particulière dans le coeur des passionnés d’automobiles. |
La MINI MK1, une révolution automobile
Dans les années 50, l’influence britannique au Moyen-Orient est sur le déclin. La crise pétrolière de 1950 avec la nationalisation de l’Anglo-Iranian Oil Company par le Premier ministre Mohammad Mossadegh, et la crise du canal de Suez quelques années plus tard en 1956 montrent la dépendance du Royaume-Uni au pétrole de cette région. Des tensions qui font grimper les prix du carburant, qui inquiètent les Anglais et qui provoquent une forte demande pour des véhicules économiques et compacts. L’ingénieur Alec Issigonis se met au travail pour dévoiler le 18 août 1959 la toute première MINI sous le blason de la British Motor Corporation.
La MINI MK1 a tous les éléments pour devenir une icône intemporelle : un design novateur favorisant l’espace à bord avec 80% réservé pour les occupants et 20% pour la mécanique et un tarif la plaçant parmi les autos les plus abordables. Hélas, les huit premiers mois de commercialisation sont décevants pour BMC. Seules 19 749 unités trouvent preneurs. Le public se méfie de sa fiabilité face à son prix bas tandis que le modèle souffre d’un manque d’image à ses débuts. C’est entre 1961 et 1962 que la MINI MK1 décolle avec des voitures employées par la famille royale, des musiciens comme les Beatles, des acteurs et des mannequins. Cerise sur le gâteau, une MINI Cooper S remporte le Monte-Carlo en 1964 avec Paddy Hopkirk au volant.
Des versions mythiques
Au cours de sa carrière, la MINI MK1 adopte plusieurs carrosseries et motorisations. Il y a bien entendu les versions de base Austin Seven et Morris Mini-Minor dotées d’un moteur de 848 cm3 reconnaissables grâce à leur calandre à 9 barres et leurs vitres avant coulissantes, mais aussi des versions break Austin Countryman et Morris Traveller. Les plus utilitaires à destination des professionnels concernent les MINI Van (dès 1960) et pick-up en 1961. Des voitures qui associent praticité et charme caractéristique de la citadine. Des MINI de luxe prennent dès 1961 les noms Riley Elf et Wolseley Hornet. Des autos qui se démarquent avec un grand coffre, une calandre spécifique et un intérieur soigné avec tableau de bord en bois. Enfin, la plus désirable pour les amateurs de sportivité, la MINI Cooper S déboule en 1963 avec trois motorisations : le rare bloc 970 cm3, le 1071 cm3 et le plus recherché 1275 cm3.
En 1967, la British Motor Corporation devenue British Leyland tourne la page de la MINI MK1 pour la remplacer par un modèle plus en phase avec les attentes du marché. L’auto se voit modernisée à l’extérieur, dans l’habitacle et du côté de sa mécanique.
Quelle MINI MK1 acheter ?
Vous l’avez compris, les collectionneurs ont de quoi faire avec la MINI MK1. Mais quel exemplaire correspond le mieux à quel profil ? Les puristes du modèle original de 1959 s’orienteront vers les Austin Seven et Morris Mini-Minor commercialisées de 1959 à 1967. Ces autos incarnent l’essene de la MINI MK1. Les amateurs de performances opteront pour une Cooper S 1275 cm3 avec son moteur puissant et son historique sportif inscrit dans l’histoire de l’automobile. Les collectionneurs coquets seront séduits par les plus exclusives à savoir les Riley Elf et Wolseley Hornet vendues de 1961 à 1967. Pour débuter, la MINI 1000 de 1967 incarne une bonne idée. Elle combine tarif plus doux, simplicité mécanique et bon compromis entre prix et authenticité. Si personnaliser votre auto fait partie de vos hobbys, la MINI Cooper 998 de 1961 à 1967 embarque un moteur facilement modifiable pour une auto joueuse sans pulvériser les budgets.
Quelque soit la version choisie, il est toujours bénéfique de signer pour une voiture en excellent état. Sans surprise, la carrosserie est le point faible d’une auto aussi ancienne.
MINI MK1 : les dates clés
- 1956 : début du projet ADO15 sous l’impulsion de Sir Leonard Lord
- 1957 : prototype finalisé par Alec Issigonis
- 26 août 1959 : lancement officiel de la MINI MK1 sous les marques Austin Seven et Morris Mini-Minor
- 1961 : commercialisation de la MINI Cooper conçue par John Cooper (moteur de 997 cm3)
- 1963 : arrivée de la MINI Cooper S dotée d’un moteur de 1070 cm3 puis 1275 cm3
- 1964 : adoption des suspensions hydrolastiques sur certains modèles pour améliorer le confort
- 1967 : fin de la production de la MINI MK1 et transition vers la MK2
Journaliste : Adrien Raseta