Rien ne résiste à MINI, pas même les USA !
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S’il y a bien une catégorie de voiture qui ne perce pas sur le marché US, ce sont les citadines. Au pays du « Think Different », de l’ex-Big Three de l’automobile et des terres de l’Oncle Sam, qui veut rouler avec autre chose qu’un pick-up ? Cette réflexion si évidente, n’a pas découragé MINI qui a réussi à s’imposer aux États-Unis.
La petite voiture qui a conquis l’Amérique : MINI à l’assaut des USA
Les petites voitures ont toujours eu du mal à séduire les Américains. Là-bas, elles sont souvent perçues comme des véhicules basiques. On les associe surtout à des voitures à petit budget, et rarement à un choix volontaire pour économiser de l’espace ou du carburant. Pourtant, en 2002, le groupe BMW parvient à changer la donne avec la MINI Cooper. Le modèle certes petit et économique mais fun à conduire, haut-de-gamme et surtout original. La MINI Cooper a surpris tout le monde en devenant un succès sur ce marché difficile.
Le tour de force sera de convertir les simples acheteurs en véritables membres d’une nouvelle communauté. Rien de tout cela n’était prévisible lorsque BMW a racheté MINI en 1994. Ce rachat faisait partie de l’acquisition du consortium britannique Rover Group. À l’époque, la marque Mini – en minuscules – faisait partie d’un lot comprenant Land Rover, Triumph, MG, Riley et Wolseley. Mais ce rachat incluait aussi des usines dépassées, une qualité de production médiocre et de fortes tensions sociales. Ces problèmes se sont avérés tellement ingérables que BMW a revendu la plupart des actifs du Rover Group six ans plus tard. Cependant, malgré tout cela, Mini a été conservée dans la stratégie multi-marques du groupe. BMW voulait une marque encadrant son cœur de gamme avec Mini d’un côté, et Rolls-Royce de l’autre.
Le pari de BMW avec Mini
Encadrant le catalogue BMW, Mini devait représenter les citadines à traction avant, les Rolls visaient une clientèle exigeante attirée par le luxe et le très haut de gamme. Mais, un traction avant était totalement contraire à l’ADN de BMW. Pour marquer la rupture avec le passé, BMW a décidé d’écrire MINI en majuscules. Ensuite, le constructeur a entièrement reconstruit l’usine historique de 1912, située à Cowley, près d’Oxford. L’extérieur a été conservé, mais l’intérieur a été modernisé pour accueillir la production.
En parallèle, BMW a conçu une toute nouvelle MINI, pour remplacer l’ancienne Mini. L’originale, lancée en 1959, n’avait connu que de modestes évolutions en quarante ans. La Mini classique était une icône des années 60, dessinée par Sir Alec Issigonis. Par coïncidence, il était aussi le grand-oncle du président de BMW à l’époque, Bernd Pischetsrieder.
L’iconique citadine britannique avait un style joyeux, apprécié des musiciens, acteurs et amateurs de mode du Swinging London. Mais c’était aussi une légende du sport automobile. Elle a remporté le rallye de Monte-Carlo en 1964, 1965 et 1967. Elle aurait dû gagner en 1966 également, mais a été disqualifiée à cause de ses phares. Cette victoire a inspiré le jeune designer Adrian van Hooydonk, alors chez BMW Designworks/USA.
La renaissance de MINI
En 1997, Adrian van Hooydonk a esquissé un véhicule baptisé ACV 30, pour « Anniversary Concept Vehicle ». Ce dessin a impressionné Chris Bangle, le chef du design chez BMW. Il a donné son feu vert pour construire un prototype roulant. Avec ses ailes marquées et sa peinture rouge à bandes blanches, l’ACV30 ne laissait personne indifférent. Le magazine Bimmer le décrivait comme « de l’adrénaline pure dans un petit format ». Cependant, le concept de van Hooydonk n’a jamais été produit. Celui du Rover Group, plus axé sur l’économie, a aussi été écarté.
Finalement, BMW a retenu le design de Frank Stephenson. Il s’agissait d’une version imaginée comme une évolution naturelle de la Mini sur trente ans. Sous la carrosserie, la MINI profitait de technologies modernes, issues d’une collaboration complexe entre Rover et BMW. Elle intégrait des trains roulants BMW : jambes MacPherson à l’avant et suspension multi-bras à l’arrière. Elle recevait aussi des équipements électroniques de pointe : freinage en courbe, contrôle de stabilité, répartition électronique du freinage. Ces systèmes provenaient des derniers modèles BMW.
Côté moteur, la MINI Cooper utilisait un 4 cylindres transversal. Il était fabriqué au Brésil, dans une usine codétenue par BMW et Chrysler. La MINI a fait sensation lors de sa première apparition à Paris. Et elle n’a pas déçu les journalistes invités à l’essai international. Dans Bimmer en octobre 2001, Ian Kuah écrivait que la MINI « redéfinit le comportement et le confort des petites voitures ». Il ajoutait qu’elle offrait un raffinement mécanique inédit dans la catégorie des citadines.