Quand la MINI R50 s’essayait à l’hydrogène
Alors que la gamme MINI s’actuelle s’articule autour des moteurs thermique et électrique, la firme étudie les énergies du futur. Et dans le groupe BMW, on avait déjà greffé une motorisation à hydrogène à la R50.
R50 hydrogène, le prototype oublié
Profitant du rachat de la firme britannique par le Groupe BMW, la MINI eut droit à ce prototype fonctionnant à l’hydrogène. BMW n’est pas novice en matière d’hydrogène. Depuis les années 1970, la marque utilise de l’hydrogène liquide dans plusieurs véhicules d’essai, à commencer par une Série 5 en 1979. Au milieu des années 2000, BMW a même commercialisé la Série 7 équipée d’un moteur V12 fonctionnant à l’hydrogène. Il était donc naturel qu’au début des années 2000, la citadine premium s’essaye aussi à cet exercice.
L’hydrogène sera bientôt une réalité dans le Groupe BMW puisqu’un premier modèle sera commercialisé en 2028. Il s’agit désormais d’une collaboration technique, renforcée par la signature du partenariat avec Toyota. La première BMW commercialisée fonctionnant à l’hydrogène devrait être le futur SUV iX5. Quant à un avenir hydrogène pour MINI, la question reste toujours à l’étude. Ce qui nous permet de replonger plus de 20 ans en arrière avec ce prototype R50 H₂.
MINI Cooper Hydrogen, un essai sans lendemains…
Présenté au salon de Francfort en 2001, la MINI Cooper Hydrogen n’utilisait pas une pile à combustible. Aujourd’hui, les véhicules hydrogène reposent sur cette technologie. Mais à l’époque, non, MINI utilisait plutôt un moteur thermique classique. Simplement, il fonctionnait avec de l’hydrogène liquide cryogénique au lieu de l’essence. Sous le capot, on trouvait donc un quatre-cylindres 1,6 litre modifié. Grâce à un nouveau système d’injection, il brûlait de l’hydrogène.
Voici l’astuce obtenue pour parvenir à ce tour de passe-passe : les ingénieurs injectaient l’hydrogène encore très froid, au lieu de le réchauffer. À l’époque, la norme était de réchauffer le carburant avant combustion. Or, cette méthode augmentait la densité du mélange air/carburant. En conséquence, le moteur gagnait en efficacité et en performances. Ainsi, la conduite restait proche d’une MINI essence classique. De plus, le conditionnement du réservoir était malin. Pas de gros cylindres qui empiètent sur l’espace intérieur. MINI plaçait le réservoir moulé sous les sièges arrière. Finalement, il prenait autant de place qu’un réservoir d’essence classique.
Un prototype qui servit pour la suite du programme hydrogène
C’était l’un des premiers exemples où l’on tentait de rendre la technologie invisible pour l’utilisateur. L’histoire ne s’est pas arrêtée là. Les ingénieurs BMW ont continué leurs expérimentations. Parfois, ils utilisaient des carrosseries de Série 1 et de Clubman pour tester des configurations hybrides hydrogène. L’un des prototypes les plus ambitieux combinait une petite pile à hydrogène de 5 kW, des supercondensateurs et un moteur électrique à l’arrière. Résultat ? Une MINI pouvant rouler en tout-électrique en ville, tandis que les roues avant restaient alimentées par le moteur essence. Mieux encore, les deux systèmes pouvaient s’unir pour offrir de brèves accélérations en transmission intégrale.
Existe-t-il un avenir pour la gamme MINI avec de l’hydrogène ? C’est peu probable, car un modèle MINI à hydrogène serait aujourd’hui un détour, face à l’électrification complète. BMW a souvent affirmé que cette technologie est surtout pertinente pour les grandes voitures. Donc, une MINI ou même une Série 1 fonctionnant à l’hydrogène paraît peu crédible. Cependant, c’est fascinant de voir où mènent ces projets maison.
En effet, le MINI Cooper Hydrogen 2001 n’était pas une simple lubie. C’était une véritable expérience d’ingénierie, sérieuse, dotée d’un potentiel concret. Finalement, elle était, sous certains aspects, en avance sur son temps. BMW Group croit depuis longtemps à l’hydrogène pour compléter les véhicules électriques. Avec l’hydrogène qui revient sur le devant de la scène, l’avenir s’annonce passionnant.
