Pause inattendue de la production électrique des MINI à Oxford
La semaine dernière, BMW, qui possède MINI, a annoncé une pause dans un investissement de 600 millions de livres sterling prévu pour transformer l’usine d’Oxford en site de production de véhicules électriques. Pour les 4 500 employés, pour les habitants de Cowley, c’est un choc. On avait tous espéré une renaissance verte, un bond vers un avenir électrique radieux, mais voilà qu’une réalité plus dure s’impose, marquée par des incertitudes économiques et une demande en berne pour les voitures électriques.
Oxford, un rêve électrique qui s’éloigne
En septembre 2023, l’annonce avait résonné comme une promesse : BMW allait faire d’Oxford le cœur de la production des MINI électriques, avec la MINI Cooper 3 portes et le MINI Aceman. Une transition complète vers l’électrique était prévue d’ici 2030. Soutenu par une subvention de 60 millions de livres du gouvernement britannique, ce projet devait sécuriser 4 000 emplois et relancer l’industrie automobile locale après le Brexit. Mais aujourd’hui, ce rêve s’effrite. Les ventes de véhicules électriques en Europe ont chuté de 5,9 % en 2024, freinées par des prix élevés, une infrastructure de recharge insuffisante et des incitations fiscales en déclin.
Des incertitudes qui pèsent sur l’industrie
BMW, dans un communiqué sobre, évoque « des incertitudes multiples » : une demande pour les VE qui stagne, des objectifs gouvernementaux ambitieux comme la fin des moteurs à essence et diesel en 2030, et des politiques comme le mandat ZEV britannique, qui impose des quotas mais alourdit les coûts. Produire en Chine, où les MINI électriques sont actuellement fabriquées avec Great Wall Motor, est plus rentable, mais cela entraîne des droits de douane élevés (20,7 % pour l’UE) et une dépendance fragile. La pause à Oxford signifie que BMW importera ces modèles, préférant éviter un investissement risqué dans un marché incertain.
Un impact humain et économique palpable
À Oxford, l’usine, ouverte depuis 1913, est bien plus qu’un lieu de travail : c’est une institution pour la région. Les travailleurs, certains présents depuis des décennies, se demandent ce que l’avenir réserve.
Pourtant, l’usine continuera de produire des MINI à moteur à combustion, comme la nouvelle 3 portes et le Cabriolet. Mais pour beaucoup, c’est un pas en arrière dans la transition verte tant vantée. Les emplois, les fournisseurs, les espoirs d’une économie durable : tout est suspendu, comme une voiture en attente au feu rouge.
Vers un avenir incertain à Oxford
Que se passera-t-il ensuite ? BMW reste « engagé » envers Oxford, mais sans calendrier précis pour les VE. Le gouvernement a investi 2,3 milliards de livres pour soutenir l’électromobilité, mais les défis persistent : infrastructures, scepticisme des consommateurs, politiques en évolution. Pour les habitants d’Oxford, pour les fans de MINI, cette pause est un moment de doute. Aujourd’hui, on retient son souffle, espérant que cette pause ne soit qu’un léger détour…