Comment John Cooper a transformé la MINI en icône sportive

Célèbre pour son idée révolutionnaire du moteur central arrière en Formule 1, John Cooper donne à la MINI de première génération une dimension sportive dès 1961. Un héritage que la firme britannique poursuit aujourd’hui encore via de multiples versions.

Janvier 1958 : Stirling Moss décroche la victoire aux commandes d’une Formule 1 Cooper équipée d’un moteur central arrière lors du Grand Prix d’Argentine. Un événement qui boulevesera la catégorie reine du sport auto, tout en rendant obsolètes les monoplaces à moteur avant. Mais ce n’est pas dans cette discipline que John Cooper marquera le plus les esprits. L’Anglais ayant initialement eu recours à cette architecture pour faire des économies cherche des solutions pour financer ses autos de course. Son ambition : réaliser un partenariat avec une marque pour transformer une voiture populaire en sportive à l’image de Gordini et la Dauphine. Après une tentative échouée de viriliser la berline française, il se rapproche d’un ami ingénieur qu’il connait bien : Alec Issigonis. Une proximité qui lui permet de se faire prêter l’une des premières unités de l’icône en devenir MINI MK1.

Alec Issigonis ici aux côtés d’une MK1 permet à John Cooper d’accéder aux premières MINI.

MINI revue par John Cooper : des victoires sur circuit dès la première année

John Cooper se montre très enthousiaste avec ce chantier en s’adressant directement au dirigeant de la British Motor Company George Harriman. Le patron se montre réceptif. Il sait que Cooper connait bien les moteurs du groupe que John exploite pour animer ses Formule Junior. 26 août 1959, la MINI MK1 débarque. En juillet 1961, la première citadine badgée Cooper sort des ateliers avec une puissance de 55 chevaux pour 77 Nm de couple grâce à deux carburateurs et une cylindrée de 997 cm3 contre 34 chevaux et 60 Nm de couple pour le modèle de base doté d’un 848 cm3. Les performances sont au global bien meilleure : le 0 à 100 km/h tombe en 14,8 secondes contre 25 secondes à l’origine. Le freinage est lui aussi revu avec des disques à l’avant tandis que la direction devient plus directe.

Une MINI Cooper MK1 sur circuit.

Esprit compétitif oblige, John Cooper met sa création sur les circuits dès sa première année. De quoi offrir à l’urbaine britannique ses premières victoires en 1962 en BSCC face à des Jaguar MK II beaucoup plus puissantes et des Ford Galaxie au gabarit imposant. Mais le meilleur reste à venir pour la bombinette anglaise…

Le triomphe de la Cooper S au Rallye Monte-Carlo 1964

Avec ses victoires sur les circuits et lors de quelques rallyes, la carrière sportive de la MINI MK1 est lancée. La British Motor Company voit d’un bon oeil ces succès et souhaite mettre la barre encore plus haut avec John Cooper en 1963. La nouvelle venue : MINI Cooper S. La citadine gagne un moteur quatre cylindres 1071 cm3 de 70 chevaux pour 84 Nm de couple, un bloc renforcé, un vilebrequin nitruré et des disques de plus grand diamètre. Cerise sur le gâteau, son poids reste réduit à 665 kilos environ.

En janvier 1964, la MINI Cooper S immatriculée 33 EJB s’aligne au départ du Rallye Monte-Carlo. Avec son moteur de compétition poussé à 90 chevaux, son petit gabarit et sa masse contenue, la sportive menée par Paddy Hopkirk et son copilote Henry Liddon bat les autres concurrents défavorisés par une météo difficile et des routes très glissantes. La MINI Cooper S entre dans la légende puis confirme son statut en 1965 et 1967 avec de nouveaux succès.

La MINI Cooper S décroche la victoire au Rallye Monte-Carlo 1964.

Les années 70 et 80, une période creuse pour le label Cooper

Après un lancement explosif, le concept de la MINI Cooper finit hélas par s’essouffler. Le contrat entre John Cooper et la BMC se termine en 1971, alors que l’entité souhaite s’orienter vers des modèles plus modernes et moins sportifs comme la MINI 1275 GT et des voitures à forts volumes en parallèle. Pour ne rien arranger, la concurrence a rattrapé son retard en matière de citadines sportives. Détail amusant, une usine poursuit discrètement la version Cooper en Italie via la marque Innocenti jusqu’en 1975. En 1990, coup de théâtre : Rover devient propriétaire de la firme et espère jouer sur la fibre nostalgique en ressortant des cartons l’appellation. La citadine musclée équipée d’un moteur 1275 cm3 revient d’abord sous la forme d’une série spéciale puis en série. La revalorisation de la citadine branchée et sportive fonctionne avec des ventes en hausse de la première année de commercialisation.

Dans les années 70 et 80, le constructeur sacrifie la Cooper S pour faire du volume. En jaune en bas à gauche, la 1275 GT.

John Cooper Works : la marque qui poursuit la tradition

Le 24 décembre 2000, la veille de Noël, John Cooper 77 ans décède. Le sorcier britannique ne verra pas le tournant néorétro de MINI suite au rachat par BMW. Par amour du travail accompli et de l’héritage familial unique dont dispose son fils Michael « Mike » Cooper, la marque John Cooper Works est lancée en 2002 peu après le renouveau de la firme anglaise. Les premiers kits sont commercialisés en concession puis installés sur des Cooper S R53 les rendant par la même occasion plus exclusives. Face au succès de la manoeuvre, BMW rachète en 2007 John Cooper Works pour l’intégrer définitivement dans son offre et en faire le haut de gamme sportif du catalogue MINI.

La MINI Cooper S John Cooper Works GP R53, un véritable collector.

John Cooper et MINI : les dates clés

  • 1959 : lancement de la MINI MK1 imaginée par Alec Issigonis
  • 1961 : première MINI Cooper
  • 1962 : victoire au rallye des Tulipes avec Pat Moss
  • 1963 : arrivée de la MINI Cooper S
  • 1964, 1965 et 1967 : victoires au rallye de Monte-Carlo
  • 1990 : relance de la MINI Cooper après 2 décennies d’absence
  • 24 décembre 2000 : décès de John Cooper alors âgé de 77 ans
  • 2001 : fondation de la société John Cooper Works
  • 2007 : rachat de la marque sportive par BMW

Journaliste : Adrien Raseta

Photos : BMW Classic et MINI

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